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Le saviez- vous : le bénévolat est le 8ème pays du monde

Le secteur associatif est en plein développement en France. Ainsi, en octobre 2019 Recherches et Solidarités a dénombré environ 1,4 million d’associations actives. Au total 12,5 million de bénévoles œuvraient au sein d’une ou plusieurs associations[1]. Comment mesurer de façon…

Le secteur associatif est en plein développement en France. Ainsi, en octobre 2019 Recherches et Solidarités a dénombré environ 1,4 million d’associations actives. Au total 12,5 million de bénévoles œuvraient au sein d’une ou plusieurs associations[1].

Comment mesurer de façon objective la contribution de cette population bénévole qui constitue une formidable resource ?

 

Le Conseil Économique et Social et Environnemental définit le bénévolat comme le fait de “s’engager librement pour mener une action non salariée en faveur d’autrui en dehors de son temps professionnel ou familial”[2].

L’indicateur du PIB constitue la principale mesure de la richesse d’une nation. Cet indicateur, s’appuyant sur la mesure d’échanges monétaires, n’intègre pas la contribution économique du bénévolat qui par définition échappe à toutes formes de rémunération.

Et pourtant, une étude menée par l’INSEE en 2002, enquête sur la Vie Associative, indiquait que le bénévolat correspondait à environ 820 000 emplois à plein temps soit l’équivalent de 12 à 17 milliards d’euros, près de 1,5 % du PIB français. Cette étude a été confortée par une étude menée par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sur 37 pays dans le monde qui conclut que le bénévolat correspond à 12 % de la population adulte, soit 140 millions de personnes qui participent à une activité bénévole chaque année[3].

Si cette population était regroupée dans un seul pays, il s’agirait du 8ème pays au monde qui se situerait entre la Russie et le Japon.

Faut-il valoriser le travail bénévole au prix du travail sur le marché à poste equivalent ou faut-il trouver d’autres critères de valorisation?

 

  1. La Valorisation économique du bénévolat comme reconnaissance d’un comportement

L’assemblée générale des Nations Unies avait décidé de faire de l’année 2001 l’année internationale des volontaires. De nombreux intervenants ont insisté sur la forte contribution du bénévolat au maintien de la stabilité et de la cohésion sociale mais aussi au développement économique et social d’un pays[4].

Il va de soi qu’au plan collectif l’engagement bénévole profite à la société dans son ensemble. Par exemple, posons-nous la question de savoir ce que serait le développement du sport sans l’apport associatif.

Diverses études, dont l’une menée par des chercheurs de l’Université de Floride[5], concluent à l’impact positif du bénévolat pour les entreprises : meilleure disponibilité et productivité au poste de travail, amélioration de l’image de l’organisation et de la cohésion interne.

Ainsi, diverses méthodes sont proposées pour valoriser l’apport du bénévolat, dont l’une appellée “coût de remplacement”. Elle consiste à valoriser l’heure de bénévolat à ce qu’elle aurait coûté à la collectivité s’il avait fallu faire appel à du personnel rémunéré en lieu et place du bénévolat[6].

Mais la quantification du bénévolat en équivalent monétaire a ses limites.

En effet, certains acteurs du secteur associatif voient dans la valorisation monétaire du bénévolat un effet trop réducteur. Ils refusent de voir le bénévolat réduit au seul facteur de production, comme pour une main d’œuvre. Pour eux, le bénévolat est avant tout un générateur de liens sociaux que l’on ne saurait réduire à un impact purement économique.

 

  1. Un mouvement mondial vers la création d’indicateurs alternatifs de richesse

Même si le PIB est un indicateur incontestable pour mesurer l’évolution du niveau de vie d’un pays, de nouvelles initiatives se mettent en place.

Ce mouvement a débuté par le concept du Bonheur National Brut, inventé par le roi du Boutant (170ème pays au classement mondial par PIB) Jigme Singye Wangchuk en 1972[7].

Le Bonheur National Brut (BNB) repose sur quatre critères: croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, environnement et utilisation durable des ressources ainsi que gouvernance responsable.

Il exprime la volonté de combiner la mesure traditionnelle de la croissance par le PIB avec des facteurs moins économiques qui prennent en compte la durabilité de nos actions et la responsabilité collective. Cette initiative n’a cependant pas été suivie, mise à part quelques villes comme Sao Paulo ou Seattle qui s’y sont essayées.

Toutefois, des tentatives sérieuses de développer un indicateur du bonheur ont vu le jour.

Il en est ainsi de l’indicateur « Better Life Index », outil web interactif créé par l’OCDE, pour impliquer les citoyens dans le débat sur le bien-être. Cet indicateur repose sur 11 thèmes : communauté, éducation, environnement, engagement civique, santé, logement, revenu, emploi, satisfaction de vivre, sécurité et équilibre entre vie professionnelle et vie privée[8].

Un autre indice, plus répandu, nommé l’Indice de Progrès Véritable et développé par un groupe de chercheurs américains, permet d’ajouter au PIB la valeur estimée des activités économiques non monétaires, telles que le travail domestique ou bénévole[9]. Il permet ainsi d’attirer l’attention sur des aspects du progrès laissés pour compte par le PIB.

Enfin, l’indice du progrès social[10], évalué sur la base de 52 indicateurs sociaux en complément du PIB, permet de mesurer la capacité d’une société à satisfaire les besoins de base de ses concitoyens, à construire les fondements de leur bien-être et à leur donner l’opportunité de s’accomplir.

En 2019 les 5 premiers rangs étaient attribués à la Norvège, au Danemark, à la Suisse, la Finlande et la Suède. La France ressortait au 15ème rang.

En conclusion, s’il est intéressant de mesurer l’apport économique du bénévolat en équivalent PIB, cette mesure purement quantitative est insuffisante car elle ne prend pas en compte l’apport social et relationnel des actions que mènent les bénévoles au sein des nombreuses associations. Il est donc nécessaire de prendre en compte des indicateurs complémentaires plus adaptés à la motivation des bénévoles et à la nature des actions qu’ils mènent.

[1] https://www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/la-france-associative-18-10-2019.pdf

[2] https://www.citeco.fr/le-b%C3%A9n%C3%A9volat-aujourdhui-en-france

[3] https://www.pro-bono.fr/2012/05/quantifier-et-valoriser-le-travail-benevole/

[4] https://www.un.org/press/fr/2001/AG1258.doc.htm

[5] https://www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/o_l_d.pdf

[6] https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00366314/document

[7] https://www.europe1.fr/economie/cest-quoi-le-bonheur-national-brut-3624008

[8] http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/

[9] https://cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/Brochure-Indicateurs-web.pdf

[10] https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/lu/Documents/public-sector/lu-fr-social-progress-index-spi-08122015.pdf

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